Mémoire et Patrimoine relance la recherche archéologique sur les Abymes.
L’association Mémoire et Patrimoine de Les Marches a renoué cet automne 2024 avec la recherche archéologique programmée. Quinze ans après les fouilles menées par notre trésorière et archéologue Nadezhda SLAVOVA, l’association apporte aujourd’hui son soutien logistique à une équipe d’experts internationaux venus de Bologne et de Chicago menée cette fois-ci par l’italien Paolo FORLIN.
Le secteur des Abymes, aux Marches, garde les stigmates de la plus grande catastrophe naturelle du Moyen Age: en 1248 la falaise de la célèbre montagne s’effondre, déclenchant un gigantesque glissement de terrain qui dévaste la vallée sur 32 km 2. Au total pas moins de 5 localités médiévales sont rayées de la carte.
Les légendes locales parlent depuis lors d’églises englouties et de trouvailles fortuites… S’il sera difficile de trouver une “Pompéi des Alpes” on peut toutefois espérer faire parler les vestiges d’anciens sols, qui ici et là, attendent des scientifiques aguerris pour livrer leurs secrets enfouis depuis le XIIIe siècle.
Le projet « WasteLands/ terres dévastées » explore les conséquences des catastrophes médiévales en Europe d'un point de vue archéologique en abordant des sujets tels que la résilience, la mémoire, le pouvoir et l'identité au lendemain de catastrophes destructrices. Le projet utilise une approche paysagère non invasive basée sur une méthodologie intégrée comprenant la télédétection, le travail sur le terrain, le SIG et l'archéologie du bâtiment pour faire face à trois catastrophes emblématiques à travers l'Europe : le méga glissement de terrain du Mont Granier, 1248 (France) ; le tremblement de terre de Carinthie et du Frioul, 1348 (Autriche, Italie et Slovénie) ; la mégainondation de Sainte-Élisabeth, 1421 (Pays-Bas).
Reportage à écouter sur RCF :
https://www.rcf.fr/actualite/3-questions-a-rcf-savoie-montblanc?episode=530206
Sur l'aspect scientifique :
Le projet sera développé sous la supervision d'Andrea Augenti (superviseur à l'Université de Bologne, Italie) et de Matthew Johnson (co-superviseur à la Northwestern University, États-Unis). WasteLands vise à élargir le débat théorique sur le concept de résilience en développant une étude des catastrophes naturelles « dans le paysage », en abordant des sujets sous-représentés à travers des dialogues originaux entre des spécialistes de l'archéologie, de l'anthropologie culturelle et des études sur les catastrophes, et en contribuant efficacement aux risques de catastrophe. la communication dans les sociétés contemporaines. Cette dernière activité sera renforcée par deux détachements de projets au Musée Biesbosch, Pays-Bas et à l'INGV (Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia) à Bologne, Italie.
L’italien Paolo Forlin est un archéologue médiéval qui s'intéresse principalement à l'archéologie des catastrophes et à l'archéologie du paysage. Au cours des dernières années, il a travaillé sur l'archéologie des tremblements de terre médiévaux en menant des recherches sur le terrain en Italie, en Espagne, aux Açores (Portugal), à Chypre et au Népal. À l'Université de Durham, où il a passé plus de six ans, il a d'abord développé le projet ArMedEa (Archéologie des tremblements de terre médiévaux en Europe, 1000-1550 après JC), financé par le programme Marie Curie, puis a travaillé sur le projet du Leverhulme Trust RiskRes (Risque et résilience. Exploration historique réponses aux tremblements de terre dans l’Europe préindustrielle). Avec Chris Gerrard et Peter Brown, il a édité le volume « En attendant la fin du monde ? Nouvelle perspective sur les catastrophes naturelles dans l'Europe médiévale » (Routledge, 2021).
Toute personne voulant participer ou en savoir plus est priée de contacter Ghislain GARLATTI.
Reportage à écouter sur RCF :
https://www.rcf.fr/actualite/3-questions-a-rcf-savoie-montblanc?episode=530206